Conditions de l'obligation et de la validité du jeûne
Q. 738: Une fille a atteint l'âge de la responsabilité légale, mais ne peut pas faire le jeûne du mois de Ramadan en raison de la faiblesse de sa constitution physique. Après la fin du mois de Ramadan, elle se trouve dans l'incapacité de rattraper le jeûne qu'elle a raté et elle reste ainsi toute l'année jusqu'à l'arrivée du mois de Ramadan suivant. Quel est le jugement légal la concernant?
R. - L'incapacité de faire le jeune et de le rattraper pour la seule raison de la faiblesse et le manque de puissance n 'annulent pas l'obligation qu'elle a de rattraper le jeune qu'elle a raté. Le jugement la concernant est l'obligation de rattraper ce qu'elle a raté en matière du jeune du mois de Ramadan.
Q. 739: Quel est le jugement concernant les filles qui viennent d'atteindre l'âge de la responsabilité légale et qui eprouvent une certaine difficulté à faire le jeûne? Est-ce que l'âge de neuf ans est celui de la responsabilité légale chez les filles?
R. - D'après les us en vigueur, l'age de la responsabilité légale chez les filles est l'accomplissement de neuf ans lunaires. Il leur faut faire le jeune en atteignant Cet âge et il ne leur est pas loisible de l'abandonner sous des prétextes non valables. Toutefois, elles peuvent casser le jeune seulement au cas où il leur cause une nuisance ou un enibarras grave.
Q. 740: Je ne sais pas exactement quand j'ai atteint l'âge de la responsabilité
légale. Je vous prie donc de m'éclairer en m'indiquant l'âge où je dois rattraper les prières et le jeûne que j'ai raté, ou bien il m'est suffisant de le rattraper du fait que cette question m'était inconnue?
R. - Tu ne dois rattraper que le jeune que tu a raté tout en sachant avec certitude que tu devais le faire, de façon péremptoire, après avoir atteint l'age de la responsabilité légale. Pour ce qui est du jeune, au cas où tu l'avais cassé délibérément après avoir atteint la puberté certaine, il te faut alors le rattraper et verser, en plus, l'amende expiatoire.
Q. 741: Une fille âgé de neuf ans et dont il lui est obligatoire de faire le jeûne, s'est vue casser le jeûne car il lui était difficile de le continuer. Doit-elle rattraper le jeûne qu'elle a raté ou non?
R. - Elle doit rattraper le jeûne du mois de Ramadan qu'elle a raté.
Q. 742: Quel est, du point de vue du rattrapage et de l'amende expiatoire, le jugement légal concernant une personne qui renonce à faire le jeûne parce qu'elle pense avoir, pour une raison assez valable, cinquante et un pour cent de chances de ne pas être concernée par l'obligation du jeûne, et ce avant de constater, plus tard, que le jeûne lui était obligatoire?
R. - Au cas où le renoncement au jeûne du mois de Ramadan est dû au seul fait de son obligation peu probable, il est alors obligatoire, à partir de l'énoncé de la question, de rattraper le jeûne qu 'on a raté et de verser l'amende expiatoire. Mais si ce renoncement est dû à la crainte d'une nuisance qui pourrait être occasionnée par le jeûne, ou à n 'importe quelle autre raison rationnellement admissible, il est alors obligatoire de rattraper le jeune qu'on a raté, niais sans verser l'amende expiatoire.
Q. 743: Une personne qui faisait son service militaire, l'an dernier, n'a pas pu faire le jeûne du mois de Ramadan, en raison de son voyage vers la région où elle faisait son service et de ses conditions de vie dans cette région. Cette personne se trouve toujours dans la même région et il lui est fort possible de ne pas pouvoir s'acquitter du jeûne du mois de Ramadan de l'année actuelle. Doit-elle verser l'amende expiatoire, tout en rattrapant le jeûne de ces deux mois, après la fin de son service militaire?
R. - La personne qui rate le jeûne du mois de Ramadan pour une raison qui est le voyage qui continue à constituer une raison valable pour ne pas faire le jeûne du mois de Ramadan suivant, doit seulement rattraper le jeûne qu'elle a raté sans verser l'amende expiatoire.
Q. 744: Quel est le jugement légal concernant une personne qui fait le jeûne et qui est aussi en état de janaba et qui reste ainsi, par inattention, jusqu'à l'appel à la prière de midi et là elle procède au lavage par plongée dans l'eau (ghosl irtimasi). Doit-elle rattraper le jeûne au cas où elle se rend compte de ce fait après le lavage?
R. - Si elle procède au lavage par plongée dans l'eau, tout en oubliant le fait qu'elle est en jeûne ou sans faire attention à ce fait, son lavage est alors valide et il ne lui est pas obligatoire de rattraper le jeûne.
Q. 745: Y- a-t-il quelque chose de problématique en ce qui concerne le jeûne d'une personne ayant l'intention d'arriver à son lieu de domicile avant midi mais qui est empêchée de l'atteindre au moment voulu, par un accident de la route. Doit-elle verser l'amende expiatoire ou bien il lui est suffisant de rattraper le jeûne?
R. - Le jeune n'est pas valide pendant le voyage. La personne concernée doit rattraper le jeûne du jour où elle n'a pas pu atteindre son lieu de domicile sans verser aucune amende expiatoire.
Q. 746: Est-ce que le rattrapage du jeûne du mois de Ramadan et le versement de l'amende expiatoire sont obligatoires pour l'aéronaute qui travaille sur un avion qui vole sur une haute altitude dans le cadre d'un vol vers un pays lointain, qui dure deux heures et demi ou trois heures, au cas où cet aéronaute se trouve dans le besoin de boire de l'eau toutes les vingt minutes pour pouvoir se maintenir?
R. - Si le jeûne lui porte atteinte, il peut casser le jeûne, par la consommation de l'eau, mais il doit le rattraper sans verser l'amende expiatoire.
Q. 747: Est-ce que le jeûne de la femme s'annule au cas où elle a ses menstrues deux heures ou moins avant l'appel à la prière du crépuscule au mois de Ramadan?
R. - Son jeune s'annule.
Q. 748: Quel est le jugement légal concernant le jeûne d'une personne qui plonge dans l'eau tout en mettant des vêtements spéciaux (comme ceux de la plongée sous marine, par exemple) qui ne permettent pas à l'humidité d'atteindre son corps?
R. - Si ce vêtement est collé à sa fête, la validité de son jeune devient alors problématique et il finit par précaution le rattraper.
Q. 749: Est-il loisible de voyager intentionnellement pendant le mois de Ramadan dans le but de casser le jeûne et se débarrasser ainsi de l'embarras de jeûner?
R. - Rien ne l'empêche; car si l'on voyage rien que pour fuir le jeune, le fait de casser le jeûne devient alors obligatoire.
Q. 750: Une personne a à s'acquitter d'un jeûne obligatoire et décide de le faire. Mais un empêchement intervient et ne lui permet pas de s'en acquitter: elle avait fait ses préparatifs pour voyager, après le lever du soleil, puis elle a voyagé et est revenue l'après-midi, sans rien consommer qui pourrait casser son jeûne, mais elle avait toutefois manqué de prononcer l'intention de faire le jeûne au moment légalement fixé. Est-il loisible, pour cette personne, de prononcer l'intention du jeûne recommandable sachant que le jour en question était l'un des jours où il est recommandable de faire le jeûne?
R. - Si cette personne avait à rattraper le jeûne du mois de Ramadan, la prononciation de l'intention de faire le jeûne recommandable devient alors invalide, même si elle a lieu après l'écoulement du temps légalement fixé pour la prononciation de l'intention du jeûne obligatoire.
Q. 751: Je suis victime du tabagisme. Je ne peux donc pas m'empêcher de m'énerver pendant le mois de Ramadan, ce qui est très embarrassant pour ce qui est de mes rapports avec les membres de ma famille. De plus, je souffre beaucoup de l'état de mes nerfs. Quelle est alors ma responsabilité légale?
R. - Tu dois faire le jeûne du mois de Ramadan et il ne t'est pas permis de fumer lors que tu jeûnes. Il n 'est pas loisible d'être nerveux sans raison dans ses rapports avec les autres et il il existe aucun rapport entre l'abandon de la cigarette et la colère.
Q. 752: Est-ce que le jeûne est obligatoire pour la femme enceinte pendant les premiers mois de la grossesse?
R. - Le seul fait d'être enceinte n'annule pas l'obligation du jeûne. Néammoins, si la femme craint, pour des raisons rationnellement admises, que le jeûne ne l'expose, elle-même, ou n 'expose l'embryon à un danger quelconque, le jeûne cesse alors de lui être obligatoire.
Q. 753: Est-ce que le jeûne est obligatoire pour la femme enceinte qui ne sait pas si le jeûne est, ou n'est pas, nuisible pour l'embryon?
R. - Si elle craint, pour des raisons rationnellement admissibles que le jeune ne constitue un danger quelconque pour l'embryon, il lui est alors obligatoire de ne pas jeuner. sinon, elle doit jeuner.
Q. 754: Une femme allaitait son enfant tout en étant enceinte. En même temps, elle s'acquittait du jeûne du mois de Ramadan. Elle finit par accoucher d'un enfant mort. Quel est alors le jugement légal concernant cette femme au cas où, dès le début, elle avait fait le jeûne tout en n'excluant pas l'éventualité du danger pour l'embryon, et ce du point de vue;
1- de la validité ou de la non validité de son jeûne.
2- de l'obligation ou de la non obligation de verser le prix du sang (diyya).
3- et que devient le jugement la concernant au cas où elle excluait l'éventualité du danger pour l'embryon?
R. - Si elle jeûne tout en craignant, pour des raisons rationnellement admissibles, l'éventualité du danger, ou Si elle constate, par la suite, que le jeune lui était nuisible, ou qu'il était nuisible pour l'embryon, son jeune est alors non valide et elle se doit de le rattraper. Quant à l'obligation de verser le prix du sang, elle dépend de la possibilité de pouvoir prouver que la mort ait été occasionnée par le jeûne de la mère.
Q. 755: J'étais enceinte et Dieu, qu'Il soit loué, m'a donné un enfant et je le nourris actuellement de mon lait. Le mois béni de Ramadan arrivera prochainement, si Dieu le veut, et je suis en état de pouvoir faire le jeûne. Mais si je le fais, mon lait sera certainement tari, car je suis de constitution physique fragile et mon enfant exige d'être allaité toutes les dix minutes. Que dois-je faire?
R. - Si vous craignez que le jeûne ne cause la diminution ou le tarissement du lait de sorte à constituer un danger pour l'enfant,
il vous est alors loisible de ne pas jeûner. Mais vous devez alors verser, aux pauvres, une amende expiatoire de la valeur d'une mesure (madd) de nourriture pour chaque jour non jeûné, tout en rattrapant, plus tard, le
jeûne que vous avez manqué.
La maladie et l'interdiction du jeûne par le médecin:
Q. 756: Certains médecins non pratiquants, du point de vue religieux, interdisent le jeûne à leur malade sous le prétexte du danger. Est-ce que l'avis de ces médecins constitue une preuve valable du point de vue légal?
R. - Si le médecin n'est pas un homme de canfiance et si son avis n 'est pas rassurant dans le sens où il n 'est pas en rapport avec une crainte effective de la nuisance, son avis ne doit pas alors être pris en cansidération.
Q. 757: Ma mère était malade pendant 13 ans environ. Elle était donc privé du jeûne et je sais pertinemment que la privation de cette obligation était due à son besoin d'utiliser le medicament. Je vous prie de nous éclairer: doit-elle rattraper le jeûne qu'elle avait raté?
R. - Si son incapacité de faire le jeûne était occasionnée par la maladie, elle n'a pas à rattraper le jeûne qu 'elle avait raté.
Q. 758: Je n'ai pas fait le jeûne depuis ma puberté jusqu'à l'âge de douze ans, en raison de la fragilité de ma constitution physique. Quelle est, maintenant, ma responsabilité légale?
R. - vous devez rattraper le jeûne du mois de Ramadan que vous avez raté depuis l'âge de la responsabilité légale. Au cas où le jeûne du mois de Ramadan est abandonné délibérément et sans excuse légale, le rattrapage doit être accompagné du versement de l'amende expiatoire (kaffara).
Q. 759: L'ophtalmologue m'a interdit de faire le jeûne et m'a dit que je ne dois aucunement jeûner à cause d'une maladie que j'ai à l'oeil. Son avis ne m'a pas inspiré confiance et je me suis mis à jeûner, mais j'ai eu quelques problèmes en sorte que, parfois, je ne sentais aucun mal jusqu'au moment de casser le jeûne, mais parfois, je me sentais mal l'après-midi. J'hésitais entre l'abandon du jeûne et la résignation à supporter la douleur, mais je continuais à jeûner jusqu'au coucher du soleil. La question est de savoir si, par principe, je dois jeûner, puis si je dois, ou non, continuer à jeûner jusqu'au coucher du soleil, pendant les jours où je commence le jeûne sans savoir si je pourrais le continuer, et enfin comment je dois prononcer l'intention du jeûne?
R - Si l'avis du médecin musulman de confiance vous donne l'assurance que le jeune ne vous est pas nuisible ou qu 'il peut constituer un danger pour votre oeil, vous ne devez pas alors faire le jeune et le jeune ne vous est même pas permis. De ce fait, il n 'est pas valide de prononcer l'intention du jeune avec la crainte de s'exposer au danger. Mais vous pouvez le faire au cas où vous ne craignez pas le danger et la validité de votre jeune dépend alors de l'inexistence effective du danger.
Q. 760: J'utilise des lunettes médicales et l'état de ma vision est assez inquiétant actuellement. Le médecin m’ a dit que si je n'agis pas dans le sens de soigner mes yeux, la faiblesse de ma vision ira en augmentant. Que devient alors le jugement légal me concernant si je n'arrive pas à m'acquitter du jeûne du mois de Ramadan?
R. - Si le jeûne est nuisible pour ton oeil, le jeûne ne vous est alors pas alors obligatoire. Il vous est donc obligatoire de ne pas jeuner. Si voire maladie dure jusqu 'au Ramadan suivant, vous devez alors verser, aux pauvres, une amende expiatoire de la valeur d'une mesure de nourriture pour chaque jour de jeûne.
Q. 761: Ma mère est atteinte d'une maladie grave et nion père souffre, de son côté, d'une faiblesse physique Tous les deux font le jeûne et il va de soi que, parfois, le jeûne les rend encore plus malades.
Je n'ai pas pu les convaincre, jusqu'à maintenant, de ne pas jeûner, au moins lorsque leurs situations respectives s'aggravent. Nous vous prions de nous donner le jugement légal les concernant.
R. - Le critère qui détermine si le jeûne joue un rôle dans l'apparition de la maladie, dans son évolution, ou si l'on est incapable de faire le jeûne, est le diagnostic que fait la personne, elle-même, de sa propre situation. Si cette personne jeûne tout en sachant que le jeûne lui est nuisible, son jeûne est alors illicite.
Q. 762: Un médecin spécialiste m'a opéré, l'an dernier, du rein et m'a conseillé de ne plus jeûner jusqu'à la fin de mes jours. Mais je ne sens actuellement aucun problème et je mange et bois d'une manière tout à fait naturelle sans sentir aucune manifestation de la maladie. Quelle est alors ma responsabilité légale?
R. - Si vous-même, vous ne sentez pas que le jeûne vous est nuisible et vous ne possédez aucune preuve légale sur ce fait, le jeûne du mois de Ramadan vous est alors obligatoire.
Q. 763: Est-il obligatoire de respecter l'avis médical qui interdit de faire le jeûne, tout en prenant en considération le fait que certains médecins ne connaissent pas les questions légales?
R - Si le sujet responsable est convaincu de l'avis médical selon lequel le jeûne lui est nuisible, ou si l'avis médical ou toute autre idée d'origine rationnelle lui font craindre la nuisance consécutive au jeûne, le jeûne cesse de lui être obligatoire.
Q. 764: Je souffre de calcul rénals dans mes reins et le seul moyen d'empêcher les calculs de se rassembler dans les reins est la consommation continuelle de liquides. Les médecins pensent que je ne dois pas jeûner, mais je voudrais savoir mon devoir et ma responsabilité légale en ce qui concerne le jeûne du mois béni de Ramadan?
R. - Si la prévention de la maladie du rein implique que vous consommez de l'eau ou d'autres liquides pendant la journée aussi, le jeûne cesse alors de vous être obligatoire.
Q. 765: Les personnes atteintes du diabète sont traitées à l'insuline
qu’ elles prennent, sous la forme de piqûres, une ou deux fois par jour, tout en ne distançant ni ne retardant leurs repas, car cela peut baisser le taux du sucre dans le sang et conduire à l'évanouissement ou à des frissons spasmodiques. Les médecins leur conseillent donc de prendre quatre repas par jour. Nous vous prions de nous donner votre avis en ce qui concerne ces personnes.
R. -si, pour ces personnes, le fait de ne pas consommer de la nourriture et de l'eau dans l'intervalle allant de l'aube jusqu 'au coucher du soleil leur est nuisible, non seulement le jeûne ne leur est pas obligatoire, mais il leur est même illicite.
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